Une innovation grenobloise permet à un premier patient paraplégique de contrôler sa marche par la pensée !
Une avancée médicale révolutionnaire a été réalisée par des chercheurs français et suisses à Grenoble, permettant à un patient paraplégique de retrouver la capacité de marcher en utilisant la pensée. Gert-Jan, un homme hollandais qui avait perdu l’usage de ses jambes il y a 12 ans, a réussi à effectuer ses premiers pas en pilotant ses jambes grâce à une interface cerveau-ordinateur. Cette percée a été publiée dans la prestigieuse revue scientifique Nature et représente un véritable espoir pour les personnes atteintes de lésions de la moelle épinière. Financeer examinera en détail cette innovation et ses implications prometteuses pour l’avenir de la médecine régénérative.
Un « pont numérique » rétablissant la communication entre le cerveau et les jambes
La réalisation de cette prouesse médicale repose sur un dispositif novateur appelé « pont numérique« . Des électrodes sans fil ont été implantées dans le crâne de Gert-Jan afin de capter les signaux émis par son cerveau. Ces signaux sont ensuite transmis à un ordinateur externe qui les décode et les analyse grâce à un algorithme développé par le laboratoire Clinatec du CEA Grenoble. L’objectif est de rétablir la communication entre le cerveau et les muscles impliqués dans la marche, en contournant la lésion de la moelle épinière.
L’un des défis majeurs est de réduire au maximum le temps de latence entre l’intention de mouvement et sa prédiction à partir des signaux électriques. Actuellement, il s’écoule environ 300 à 500 millisecondes entre l’instant où Gert-Jan imagine lever sa jambe et le moment où le mouvement est prédit. Malgré cette limitation, les premiers résultats sont encourageants et témoignent du potentiel réel de cette innovation. En 2019, la même équipe de recherche avait déjà permis à un patient tétraplégique de se déplacer en utilisant un exosquelette contrôlé par la pensée, marquant ainsi une avancée significative dans le domaine des interfaces cerveau-machine.
Des électrodes implantées le long de la moelle épinière
Dans cette nouvelle étape, les chercheurs suisses de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) et du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) ont implanté des électrodes le long de la moelle épinière de Gert-Jan. Ces électrodes fournissent des impulsions électriques qui déclenchent mécaniquement le mouvement désiré. Le patient n’a qu’à penser à marcher pour effectuer un pas, s’arrêter, reprendre la marche ou ajuster la hauteur de ses pas.
Le contrôle précis des mouvements devient donc possible grâce à la projection des pensées de Gert-Jan sur l’activation des régions spécifiques de sa moelle épinière. Cette avancée permet également à Gert-Jan de bouger ses bras et de parler tout en contrôlant la stimulation électrique avec ses pensées. Il peut désormais se déplacer avec l’aide d’un déambulateur ou de béquilles, et même monter des marches. Ces résultats révolutionnaires marquent une étape majeure dans la recherche médicale et ouvrent la voie à de nouvelles possibilités pour les patients atteints de lésions de la moelle épinière.
La collaboration franco-suisse entre les équipes de recherche de Grenoble et de Lausanne a permis de réaliser une avancée médicale exceptionnelle en donnant à un patient paraplégique la capacité de contrôler sa marche par la pensée. Cette première mondiale, publiée dans la revue Nature, démontre les progrès significatifs réalisés dans le domaine des interfaces cerveau-machine et ouvre de nouvelles perspectives pour les personnes atteintes de lésions de la moelle épinière.
