Une récente étude commandée par Payfit révèle que près d’un Français sur cinq se déclare favorable à l’idée de recevoir une partie de son salaire en cryptomonnaie. Cette proportion non-négligeable soulève des questions sur l’émergence d’une nouvelle tendance dans le paysage des rémunérations. Alors que le marché des cryptomonnaies connaît une volatilité constante, les actifs numériques semblent toujours susciter un certain intérêt en France. Financeer examine les motivations derrière cette inclination croissante et explore les avantages potentiels et les défis liés au paiement des salaires en cryptomonnaie.
Motivations des Français pour le paiement des salaires en cryptomonnaie
Une des raisons qui peut expliquer l’intérêt des Français pour la rémunération en cryptomonnaie est leur volonté de se passer des banques traditionnelles. La complexité des bulletins de paie français, qui comptent en moyenne 40 lignes, rend souvent difficile la compréhension de la fiche de paie par les salariés. Cette frustration peut inciter certains à rechercher des alternatives, telles que les cryptomonnaies, qui offrent une approche décentralisée des transactions financières.
De plus, certains Français voient dans les cryptomonnaies une opportunité de diversification de leur épargne face à l’inflation croissante. Alors que le contexte économique en France demeure difficile et que l’inflation atteint des niveaux élevés, les actifs numériques pourraient être perçus comme une protection contre la dévaluation de la monnaie traditionnelle. Bien que les motivations exactes des sondés restent floues, ces éléments témoignent d’une curiosité persistante envers les cryptomonnaies.
La génération des jeunes actifs en première ligne
L’enquête révèle également que l’intérêt pour le paiement des salaires en cryptomonnaie est particulièrement prononcé chez les jeunes actifs âgés de 18 à 35 ans. En effet, 31 % d’entre eux se déclarent enthousiastes à l’idée de recevoir une partie de leur rémunération via la blockchain. Toutefois, cette tendance suscite des interrogations quant à la pleine conscience de cette génération des risques de volatilité associés à ce type d’actifs.
Ce phénomène s’inscrit dans un contexte plus large de transformation du rapport au travail et à l’argent. Depuis l’entrée sur le marché du travail des générations nées dans les années 80 et des digital natives, une évolution significative de la perception du travail et de sa place dans la vie se manifeste. Les jeunes actifs expriment ainsi leur désir de s’adapter aux changements technologiques, sociaux et environnementaux qui caractérisent le monde du travail actuel.
Les cryptomonnaies comme moyen de paiement des salaires : une pratique plus répandue à l’étranger
Si l’idée de recevoir son salaire en cryptomonnaie suscite encore une certaine réticence en France, d’autres pays, notamment anglo-saxons, ont adopté cette pratique plus rapidement. Les Pays-Bas, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis figurent parmi les pionniers dans ce domaine. Certains responsables politiques, comme le maire de Miami, ont même déclaré recevoir leur salaire en bitcoins. Les paiements des salaires se font principalement via des stablecoins, tels que l’USDT, qui offrent une certaine stabilité en étant adossés à des monnaies traditionnelles comme le dollar.
Les avantages et les défis du paiement des salaires en cryptomonnaie
Actuellement, il existe peu d’avantages concrets à recevoir son salaire en cryptomonnaie en France, en raison du manque d’offre de biens et de services payables avec ces actifs numériques. Cependant, cette situation pourrait évoluer rapidement, car les transactions via la blockchain présentent plusieurs atouts non négligeables. Elles offrent notamment des transferts rapides, des coûts réduits et une meilleure sécurité grâce au traçage sur le registre distribué.
De plus, le développement du télétravail et des salariés détachés à l’étranger crée de nouveaux besoins en matière de transactions financières. Les paiements en cryptomonnaie pourraient permettre aux salariés travaillant à distance de contourner les contraintes géographiques et les frais bancaires internationaux.
Par ailleurs, ces paiements pourraient favoriser l’inclusion financière et la collaboration entre des personnes qui n’ont pas de compte bancaire. Alors que le taux de bancarisation en France est proche de 99 %, la moyenne mondiale se situe seulement à 65 %, soulignant ainsi le potentiel des cryptomonnaies pour élargir l’accès aux services financiers.
