
La présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, a récemment alerté sur les pressions fortes qui continuent d’affecter les prix en zone euro. Malgré un léger ralentissement de l’inflation, Lagarde souligne que cette baisse ne signifie pas nécessairement que l’inflation a atteint son pic. Les données récentes suggèrent que les indicateurs de pressions inflationnistes, en dehors de l’énergie et de l’alimentaire, demeurent élevés. De plus, les pressions salariales se renforcent, ce qui pourrait potentiellement ancrer l’inflation à long terme. Dans ce contexte, la BCE prévoit de continuer à relever ses taux pour restaurer la stabilité des prix.
Les pressions inflationnistes persistent
Malgré le ralentissement de l’inflation en mai, Christine Lagarde met en garde contre les pressions inflationnistes qui demeurent fortes en zone euro. L’inflation sous-jacente, qui exclut l’énergie et l’alimentaire, s’est inscrite à 5,3% en mai, confirmant ainsi la persistance des pressions sur les prix. Les dernières données disponibles indiquent que les indicateurs de pressions inflationnistes restent élevés, et rien ne prouve clairement que l’inflation sous-jacente ait atteint son pic. Cette situation est renforcée par l’augmentation des pressions salariales, alors que les salariés cherchent à récupérer une partie du pouvoir d’achat perdu en raison de l’inflation.
Risque de spirale salaires-prix
La BCE craint qu’une spirale salaires-prix ne s’enclenche, ce qui pourrait ancrer l’inflation dans la durée. Les entreprises continuent également de répercuter les hausses passées des coûts importés sur leurs prix finaux. Bien que les goulots d’étranglement de l’offre tendent à s’estomper, leur présence continue d’exercer une pression sur les prix. Face à ces défis persistants, la BCE considère la hausse des taux comme l’arme privilégiée pour rétablir la stabilité des prix.
La BCE prévoit de nouvelles hausses de taux
Dans ce contexte, la BCE prévoit de poursuivre ses hausses de taux. Les taux directeurs seront relevés à des niveaux restrictifs suffisants pour permettre un retour rapide de l’inflation à l’objectif à moyen terme de 2% et seront maintenus à ces niveaux aussi longtemps que nécessaire, selon Christine Lagarde. Au cours des neuf derniers mois, les taux ont été relevés de 3,75 points de pourcentage, avec une augmentation de 0,25 point en mai, la plus faible du cycle. Lagarde a récemment mentionné que les taux se rapprochent de leur niveau de croisière. Les observateurs prévoient une nouvelle hausse de 0,25 point en juin.
Perspectives futures
Certains banquiers centraux estiment que les hausses de taux pourraient se poursuivre après juin. Joachim Nagel, président de la banque centrale allemande, déclare qu’il n’est pas certain que le pic des taux d’intérêt sera atteint cet été. Selon les prévisions de la BCE en mars, l’inflation devrait revenir à 2% avant le second semestre 2025. Cela impliquerait quatre années de hausse des prix au-delà de l’objectif de la BCE.