vendredi, décembre 8, 2023
Immobilier

La Banque de France réagit aux critiques concernant les crédits immobiliers

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La Banque de France a répliqué aux critiques croissantes concernant les critères d’octroi des crédits immobiliers. Les banques et le secteur de l’immobilier ont jugé ces critères trop sévères. Dans un article sur son blog, la Banque de France a plutôt évoqué une « normalisation » du crédit pour répondre à ces critiques. Cet article examinera les raisons derrière cette normalisation et les positions divergentes quant à un possible assouplissement des règles d’octroi de crédit.

La normalisation après les années d’exubérance

La sous-gouverneure de la Banque de France, Agnès Bénassy-Quéré, a expliqué que la baisse récente du nombre de crédits accordés était principalement due à une normalisation après les années de taux d’intérêt très bas. En avril, en dehors des renégociations de prêts, seulement 12 milliards d’euros de nouveaux crédits à l’habitat ont été accordés, comparé à une moyenne mensuelle d’environ 20 milliards en 2021.

Comparaison avec d’autres pays

Malgré cette baisse, la France reste en tête de l’Allemagne, pourtant plus peuplée, qui a enregistré une nette baisse à 9 milliards d’euros sur un an. La France dépasse également largement l’Italie et l’Espagne, avec moins de 4 milliards d’euros chacune. Agnès Bénassy-Quéré souligne ce point pour contrer les critiques et mettre en avant la position relativement forte de la France en matière de crédit immobilier.

Débat sur l’assouplissement des règles d’octroi de crédit

La réaction de la Banque de France intervient alors qu’un possible assouplissement des règles d’octroi de crédit sera discuté lors d’une réunion du Haut conseil à la stabilité financière (HCSF). Cette instance réunit des décideurs clés, tels que le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, qui se montre plutôt ouvert à la question, et le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, qui était jusqu’ici réticent.

L’argument de la dette des ménages

La dette des ménages français représente actuellement 65% du produit intérieur brut, ce qui en fait la plus élevée parmi les quatre principaux pays de la zone euro. Il y a dix ans, la dette des ménages français était l’une des plus faibles. Agnès Bénassy-Quéré utilise cet argument pour défendre le maintien des règles d’attribution actuelles et s’opposer à tout assouplissement.

Les dérogations actuelles et les demandes des banques

Actuellement, les banques doivent respecter certaines limites en ce qui concerne le niveau et la durée d’endettement. Toutefois, elles peuvent déroger à ces limites pour 20% des crédits, à condition que ces exceptions concernent principalement l’acquisition d’une résidence principale et, dans un tiers des cas, des primo-accédants. Les banques souhaiteraient un assouplissement pour financer davantage d’investisseurs locatifs ou de résidences secondaires. Cependant, Agnès Bénassy-Quéré estime que les prêts pour l’investissement locatif sont freinés par leur faible rentabilité, en particulier dans les zones tendues. Elle soutient donc que la normalisation du crédit peut être bénéfique en limitant la prolifération de résidences secondaires et de meublés touristiques.