vendredi, décembre 8, 2023
Actu

Intelligence Artificielle : Le Député Français Éric Bothorel Porte Plainte Contre ChatGPT pour Infractions au RGPD

chatgpt
11views

L’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) générative, telle que ChatGPT, a suscité de l’enthousiasme pour sa capacité à tenir des conversations cohérentes et à répondre à des questions complexes. Cependant, récemment, le député français Éric Bothorel, membre du parti Renaissance, a porté plainte contre ChatGPT pour des infractions présumées au Règlement général européen sur la protection des données (RGPD). Il accuse cette IA d’avoir divulgué de fausses informations sur sa personne. En effet, ChatGPT a affirmé à tort que M. Bothorel était né à une date et dans une ville erronées, qu’il avait été maire et qu’il avait travaillé dans des secteurs inexacts. Cela soulève des questions sur la conformité de ChatGPT au RGPD, qui exige que les informations sur les personnes soient « exactes ». Cette plainte s’ajoute à celles déposées précédemment par d’autres individus en France et dans le monde entier, qui ont également accusé ChatGPT d’inventer des informations graves à leur sujet.

Le RGPD et les exigences de précision des informations sur les personnes

Le RGPD est un règlement de l’Union européenne (UE) qui vise à protéger les droits et la vie privée des individus en régulant la collecte, le traitement et la conservation des données personnelles. Le RGPD établit des principes clés, notamment que les données personnelles doivent être traitées de manière licite, loyale et transparente, et que leur exactitude doit être garantie. En effet, l’article 5 du RGPD stipule que les données personnelles doivent être « exactes et, si nécessaire, tenues à jour ». Cette exigence d’exactitude s’applique également aux informations fournies par les IA génératives, telles que ChatGPT, qui peuvent produire des réponses plausibles, mais pas nécessairement exactes.

La plainte du député Éric Bothorel contre ChatGPT

Éric Bothorel, député français de la circonscription des Côtes-d’Armor, a porté plainte contre ChatGPT auprès de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil), qui est l’autorité chargée de la protection des données personnelles en France. M. Bothorel accuse ChatGPT de violer le RGPD en relayant de fausses informations sur son profil. En effet, ChatGPT a affirmé à tort que M. Bothorel était né le 20 novembre 1961 à Morlaix (ou le 2 janvier 1975 à Guingamp), qu’il était maire de Lannion ou Saint-Brieuc, qu’il était élu dans la 2e circonscription des Côtes-d’Armor, et qu’il avait travaillé dans le journalisme, chez Orange, dans le groupe de communication Havas, ou comme enseignant. Or, ces informations sont erronées. M. Bothorel est né le 20 octobre 1966 à Paimpol, n’a jamais été maire, est député de la 5e circonscription des Côtes-d’Armor, et a travaillé dans d’autres secteurs professionnels. M. Bothorel considère que ces fausses informations diffusées par ChatGPT ont porté atteinte à son image et à sa réputation en tant que député, et qu’elles sont contraires aux principes d’exactitude et de transparence du RGPD.

Précédentes plaintes contre ChatGPT pour diffusion d’informations erronées

La plainte d’Éric Bothorel n’est pas la première du genre contre ChatGPT. En effet, d’autres individus en France et dans le monde entier ont également déposé des plaintes similaires, accusant ChatGPT de diffuser des informations erronées à leur sujet. Par exemple, en 2021, un homme en France a porté plainte contre ChatGPT après que l’IA a diffusé des informations fausses et diffamatoires à son sujet. De même, aux États-Unis, une femme a déposé une plainte contre OpenAI, la société mère de ChatGPT, pour diffamation, après que l’IA a prétendu à tort qu’elle avait commis des actes criminels. Ces plaintes soulèvent des inquiétudes croissantes quant à la responsabilité des IA génératives dans la diffusion d’informations erronées et potentiellement préjudiciables.

Défense de ChatGPT et questions éthiques liées à l’IA générative

OpenAI, la société derrière ChatGPT, a souligné que l’IA générative est entraînée sur une vaste quantité de données textuelles disponibles sur Internet, ce qui peut inclure des informations inexactes. OpenAI soutient que ChatGPT génère des réponses en fonction de ces données d’entraînement et ne peut pas vérifier indépendamment la véracité des informations fournies. De plus, OpenAI considère que ChatGPT est un outil neutre et que la responsabilité de son utilisation incombe à l’utilisateur final.

Cependant, cette position soulève des questions éthiques importantes sur la responsabilité des IA génératives. Les IA génératives peuvent influencer la perception des individus et diffuser des informations erronées à grande échelle. Il est donc crucial de se poser des questions sur la façon dont ces IA sont conçues, entraînées et utilisées, ainsi que sur leur conformité aux lois et régulations, telles que le RGPD.