Effondrement du secteur immobilier en France : une catastrophe pour les agences, les promoteurs et les courtiers
La crise du secteur immobilier en France continue de s’aggraver, entraînant une série de faillites parmi les agences, les promoteurs et les courtiers. La hausse des taux des crédits, résultant de l’augmentation des taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE) et du taux d’usure, a eu des conséquences désastreuses sur le marché immobilier. Bien que les ventes de biens restent élevées, de nombreux professionnels du secteur sont confrontés à une crise financière majeure.
Agences immobilières : un nombre alarmant de faillites
La crise sanitaire de la Covid-19 a créé une situation sans précédent. Les ventes immobilières ont connu une explosion, portées par le désir des Français de changer de lieu de vie et des taux de crédit historiquement bas, atteignant parfois moins de 1,50%. Cependant, depuis le début de la remontée des taux directeurs de la BCE, les taux des crédits ont connu une augmentation spectaculaire. Ils se situent maintenant largement au-dessus de 3%, voire 4%, ce qui réduit considérablement le pouvoir d’achat des acheteurs.
Face à l’impossibilité d’acquérir la propriété de leurs rêves, de plus en plus d’acheteurs renoncent à leur projet. À la fin de février 2023, le nombre de ventes immobilières en France avait chuté de 8% par rapport à l’année précédente, bien qu’il reste supérieur à 1 million. Cette tendance à la baisse se confirme, et le secteur immobilier est en proie à une crise sans précédent.
Selon les données du cabinet Altarès relayées par BFMTV, plus de 500 agences immobilières ont fait faillite. À la fin d’avril 2023, on comptait 528 fermetures d’agences immobilières en un an, soit une augmentation de plus de 200 par rapport à l’année précédente. Un niveau de faillites qui n’avait pas été atteint depuis 2016, selon Altarès.
Il convient cependant de mettre ces chiffres en perspective. En 2013, année record de faillites d’agences immobilières, 900 avaient fermé leurs portes en raison de la crise économique mondiale. Cependant, le nombre d’agences en activité est nettement supérieur en 2023, avec plus de 40 000 agences contre 30 000 en 2013.
Malheureusement, les faillites pourraient se poursuivre étant donné que les taux des crédits devraient rester élevés. La BCE maintient sa politique de hausse des taux, tout comme les banques et autres établissements de prêt.
La crise touche l’ensemble du secteur immobilier
Si les agences immobilières sont sans aucun doute la partie la plus visible de la crise, d’autres professionnels du secteur immobilier souffrent également de l’inversion du marché et du ralentissement des ventes.
En premier lieu, les courtiers sont durement touchés. Leur capacité à négocier des prêts à des taux attractifs est mise à mal par la hausse des taux pratiqués par les banques. Selon Altarès, 142 agences de courtage ont fermé leurs portes entre avril 2022 et 2023, soit une augmentation de 78% par rapport à la même période de l’année précédente.
Les promoteurs et les constructeurs ne sont pas épargnés non plus. Les logements neufs, généralement plus coûteux que les biens immobiliers anciens, sont de moins en moins accessibles aux Français. Sans demande sur le marché, ces professionnels sont confrontés à des difficultés financières. En un an, jusqu’à fin avril 2023, 696 entreprises de construction et 111 promoteurs immobiliers ont fait faillite ou ont été placés en redressement judiciaire.
Malheureusement, la situation ne devrait pas s’améliorer. Le taux d’usure, qui représente le taux maximum auquel il est possible d’emprunter en France, a une nouvelle fois augmenté pour le mois de juin 2023. Cette hausse continue des taux hypothécaires et le ralentissement des ventes continueront d’affecter l’ensemble du secteur immobilier en France.
