
Le colonel Achille Muller, à l’âge de 98 ans, est l’un des derniers survivants de la Seconde Guerre mondiale et le dernier témoin vivant des Forces françaises libres. En 1942, à seulement 17 ans, il quitte sa Lorraine natale pour rejoindre la Résistance à Londres, marquant ainsi le début d’un engagement patriotique qui continue à inspirer aujourd’hui.
L’appel du Général de Gaulle : une source d’inspiration clandestine
« J’ai appris l’appel du Général de Gaulle par le bouche-à-oreille », se rappelle Achille Muller. Le 18 juin 1940, alors âgé de 15 ans et résidant en Moselle à Forbach, il vit dans une petite ville désormais sous le joug allemand où Radio Londres est interdite. Malgré cela, son père et ses amis discutent chaque soir de ce mystérieux général qui a déserté et qui appelle les Français à le rejoindre. Deux ans plus tard, à l’âge de 17 ans, Achille Muller entreprend sa première aventure majeure : rejoindre l’Angleterre pour libérer son pays de l’envahisseur. Une nuit, il monte sur son vélo et quitte sa Lorraine, laissant derrière lui des parents qui acceptent le destin héroïque de leur unique enfant.
L’aventure avec les SAS : une époque formidable
Traversant les frontières au rythme de rencontres improbables et de précieux alliés, Muller arrive en Angleterre après un périple de plus de 5000 kilomètres. Impressionné par son parcours, le général de Gaulle souhaite alors le rencontrer, une grande reconnaissance pour ce jeune Français.
Achille Muller se lance rapidement dans un entraînement rigoureux digne des meilleurs soldats aux côtés des SAS (Special Air Service), une unité d’élite de parachutistes considérée comme la mère des forces spéciales. Entouré d’hommes de tous âges et de diverses origines, tous motivés par le seul objectif de sauver leur pays, Muller vivra, selon ses propres mots, « une époque formidable ». Les parachutistes enchaînent les séjours dans des camps d’entraînement secrets, s’entraînant sans relâche avec les moyens du bord aux techniques de combat, y compris les sauts en parachute.
Une vie dédiée au service de la France
Le 5 août au soir, accompagnés de leurs fidèles Jeeps de combat transportées dans des planeurs, Achille Muller et ses camarades atterrissent sur le sol français. Ils patrouillent jour et nuit, fournissant des renseignements aux forces françaises et libérant les villages occupés par les Allemands jusqu’à la fin de la guerre.
Avec son témoignage exceptionnel, Achille Muller, « le dernier français libre », nous plonge au cœur d’une des époques les plus marquantes de notre Histoire. Il fait partie de ces héros auxquels la France voue une reconnaissance éternelle, ces parachutistes qui, comme l’a écrit le général de Gaulle, « regardent le ciel sans pâlir et la terre sans rougir ».
Aujourd’hui, à l’âge de 98 ans, après avoir servi en Indochine et en Algérie, Muller témoigne pour que demeure dans les esprits la devise des SAS : « Qui ose gagne ». Son récit est un rappel poignant de l’engagement sans faille de ces hommes et femmes qui ont bravé tous les obstacles pour défendre la liberté et l’honneur de la France.