
La crise immobilière en France s’intensifie, selon les avertissements de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim). Cette crise majeure, prévue pour l’année 2023, est caractérisée par des difficultés d’accès au crédit, une baisse significative du volume des transactions et une augmentation alarmante des faillites d’agences immobilières. Malgré les tentatives du gouvernement pour redresser la situation, le marché immobilier français est confronté à des défis de taille.
Une chute des transactions et une augmentation des faillites d’agences
Lors de sa conférence de presse portant sur le bilan du premier semestre 2023, la Fnaim a exprimé ses inquiétudes quant à l’état du marché immobilier français. Une baisse de 15% des transactions immobilières a été observée sur une année, constituant la deuxième plus forte diminution depuis 1990. Cette baisse du marché a entraîné une augmentation alarmante de 84% des faillites d’agences immobilières entre le premier trimestre 2022 et le premier trimestre 2023.
Malgré cette baisse des transactions, les prix de l’immobilier ont maintenu une augmentation moyenne de 2,9% sur un an jusqu’au 1er juin 2023. Cependant, une baisse de 1% a été constatée au cours des trois derniers mois, principalement pour les maisons (1,7%) par rapport aux appartements. Les zones les plus touchées par cette baisse sont Paris, les communes rurales et l’Île-de-France, tandis que les localités littorales et les stations de ski résistent mieux à cette tendance grâce à l’achat de résidences secondaires par des ménages déjà propriétaires. Pour l’ensemble de l’année, le réseau d’agences prévoit une chute de 5% en moyenne des prix de l’immobilier (et de 6 à 7% pour les maisons).
L’accès au crédit immobilier : un problème majeur
L’accès au crédit immobilier se révèle être un problème crucial dans cette crise. Selon la Fnaim, le moral des ménages français n’est plus favorable à l’achat immobilier, avec trois fois moins de Français estimant que la conjoncture est favorable par rapport à l’année précédente. Cette baisse de confiance est attribuée à une multiplication par trois des taux d’intérêt des crédits immobiliers sur une période de 18 mois, atteignant une moyenne de 3,5% sur 25 ans en juin 2023.
Cette augmentation des taux a réduit la capacité d’achat des Français de 40 000 euros sur 18 mois, soit 4% de leur capacité en 2022. De nombreux emprunteurs se retrouvent ainsi dans l’incapacité d’obtenir un crédit, en raison de l’effet de ciseau causé par le taux d’usure. Cette situation a conduit à une baisse de 31% du volume des crédits entre 2022 et 2023. Selon la Fnaim, bien que la situation soit en partie due à la hausse des taux directeurs de la Banque centrale européenne, le gouvernement n’a pas mis en place des mesures suffisantes pour contenir les effets de cette crise.